alimentation industrielle
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L'alimentation du chien
- Par Fred Villaume
- Le 15/02/2009
- Dans Conseils pratiques - Accueil chiot, soins du chien
- 5 commentaires
L’alimentation du chien
Dans le cadre se ses activités de conseil auprès de l’AMID'AL (Association de protection du dogue allemand) et pour répondre à vos interrogations concernant la nourriture la plus adéquate pour votre animal, notre éducateur canin, Fred Villaume, a rencontré, à Nice, le Dr. Bertrand Plattner, vétérinaire diplômé.
F.V. : Bonjour, en tant que vétérinaire, quel type d’ alimentation conseillez-vous : domestique ou industrielle ?
Dr. Plattner : J’ai une préférence pour l’alimentation industrielle de bonne qualité qui est plus facile à doser, à stocker et à conserver ; en plus d’être plus économique, complète et bien équilibrée. En effet, l’équilibre des repas est essentiel surtout pour un chiot et notamment chez les grandes races telles que le dogue allemand.
F.V. : Faut-il préférer une alimentation humide ou sèche ?
Dr. Plattner : Il est important de penser à regarder avant tout la qualité des produits, mais a qualité égale, peu importe que ce soit sec ou humide, sauf problème pathologique, rénaux notamment, ou l’alimentation humide est préconisée (boites).
F.V. : Faut-il donner de la viande fraîche à un chien et si oui, de quelle sorte ?
Dr. Plattner : Si vous donnez une alimentation industrielle complète de bonne qualité, il n’est pas nécessaire de compléter le repas avec de la viande ou quoique ce soit d’autre.
Par contre, si vous nourrissez votre chien avec une alimentation domestique, il est essentiel d’incorporer de la viande dans la composition du repas.
Effectivement, il ne faut pas oublier que le chien est un carnivore stricto sensu, comme en témoigne la longueur de son intestin.
Pour le type de viande, il est vrai que l’agneau est peu allergisant et le poisson, chargé en oméga 3. Mais au final, sauf problème particulier propre à chaque animal, peu importe la viande choisie, dès l’instant où la qualité est au rendez-vous. Par exemple, pour la viande rouge, ne pas donner de déchets (viande trop riche en tendons et / ou trop grasse, mais le muscle pour ses qualités nutritives).
Les protéines sont onéreuses, surtout pour nourrir des grandes races, il est donc difficile d’utiliser la viande fraîche ; de plus, il convient de faire attention aux excès de viande (très riche en phosphore) qui augmentent le risque de dysplasie, du a un rapport Phosphocalcique (Ca /P) déséquilibré.
F.V. : Quelles sont les composantes à prendre en considération pour une bonne alimentation ?
Dr. Plattner : L’âge, le poids et l’activité sont des paramètres importants à prendre en considération.
Il faut faire attention aux taux de protéines, de matières grasse et glucides ainsi qu’au rapport calcium / phosphore, aux vitamines et aux Oligo-éléments.
Il est donc important de prendre conseil auprès d’un vétérinaire averti ou d’un professionnel compétent dans ce domaine.
F.V. : Est-il recommandé de varier l’alimentation du chien ?
Dr. Plattner : Non, un chien doit avoir un régime constant (le carnivore doit avoir une alimentation la moins variée possible tout en étant équilibrée), ce qui permet de déceler, voire d’éviter les problèmes digestifs et les allergies notamment.
F.V. : Comment organiser les repas dans le temps ?
Dr. Plattner : Pour un adulte, je préfère un repas unique, le soir, avec une très faible activité physique après le repas, pour éviter les torsions d’estomac : c’est une règle d’or pour tous les chiens dépassent la taille du labrador.
Pour les chiots de grande taille, 3 repas par jour sont nécessaires jusque l’âge de 6 mois, puis 2 repas quotidiens jusqu'à l’âge adulte (environ un an et demi).
Bien entendu avant et après le repas, il convient d’éviter jeux et excitation.
F.V. : Comment doser l’alimentation ?
Dr. Plattner : Suivre les indications prescrites sur l’emballage par le fabriquant tout en gardant à l’esprit qu’elles sont données à titre indicatif. Il faudra ensuite moduler le dosage en fonction de l’activité du chien et de son poids (Pesée à faire très régulièrement). Mieux vaut sous-doser que surdoser la quantité d’aliments. J’avoue que c’est difficile à appliquer, mais la longévité en dépend.
F.V. : Quels problèmes de santé peut engendrer une mauvaise alimentation ?
Dr. Plattner : L’alimentation est primordiale et se trouve très souvent à la source de problèmes variés. Ils sont nombreux pendant la croissance articulaire des grandes races et, pour toutes les races, l’obésité guette (nous sommes en train de rattraper les américains (pour les hommes et les animaux).
Les problèmes sont variés : digestifs (vomissements, diarrhées), allergies, et intolérances alimentaires, cardiaques, hépatiques et rénales à plus long terme, dermatoses, etc.
Les excès ou les erreurs alimentaires, à plus ou moins brève échéance, fournissent une grande partie du travail du vétérinaire !
F.V. : D’un point de vue allergique quel sont les aliments à éviter ?
Dr. Plattner : Aucun n’est à éviter. Un chien peut être ou devenir allergique à tout moment, même à l’agneau et au riz réputé peu allergisants! Une allergie n’apparait qu’au bout de quelques mois voire plusieurs années.
Pour éliminer celle-ci, on peut passer le chien sous une alimentation totalement nouvelle pour lui afin d’être certain de régler le problème (ex : viande de cheval (très peu utilisée pour des raisons de convenance) ou kangourou, autruche, bison… Mais c’est aberrant car ce sont des protéines difficiles à trouver), poissons autre que thon : (pas facile à trouver dans nos régions!) Avec des lentilles ou du tapioca). De nombreuses marques d’aliments industriels proposent des aliments à visée thérapeutique pour régime d’élimination. Attention à la qualité et bien décrypter l’étiquette !
Autre solution : Ne donner qu’une seule source de protéine (poulet ou bœuf ou porc pendant 2 mois minimum avec riz et un légume… Le résultat est souvent spectaculaire, sauf manque de chance sur la protéine choisie, le riz ou le légume.
Règles d’or :
- Ne pas changer d’alimentation pendant au moins 2 mois sauf problème nouveau grave
- Attention à toutes les retombées de table, volontaires ou non : l’allergie n’est pas une question de quantité, ni de fréquence ! Veiller à ne pas être maladroit (!) en laissant tomber : miettes de pain, biscuits, croûtes de fromage, etc. Et gare aux amis, à la famille : soyez diplomates et ne vous fâchez pas avec eux, mais expliquez le pourquoi de cette interdiction absolue... Bon courage !
Nb : Bien-sûr ce régime est déséquilibré, mais le chien adulte peut le tolérer plusieurs mois avant le début de troubles qui disparaîtront rapidement avec une correction adéquate.
F.V. : Peut-on donner des os à un chien ?
Dr. Plattner : Les os sont déconseillés en général pour les problèmes de santé qu’ils peuvent engendrer, notamment les obstructions œsophagiennes, les occlusions intestinales, les gastrites ou constipations tenaces. Ils n’apportent pas d’éléments nutritifs assimilables rapidement, et ne satisfont que momentanément le chien et son maître, heureux de voir son chien se régaler, mais la chute est souvent sévère et ce, au détriment du chien et du porte monnaie du maître ! (Douleur et inconfort de l’animal, lavement difficile à pratiquer et dans des cas plus rare une opération est nécessaire).
F.V. : Comment réduire ou éliminer les gaz chez le chien ?
Dr. Plattner : Les gaz sont généralement dus à une fermentation d’un excès de céréales, ou de graisses de mauvaise qualité. Il convient donc de modifier la nourriture.
F.V. : Pour finir un fabriquant travaille actuellement sur une alimentation contenant de la chlorophylle afin de favoriser une haleine fraiche.
Qu’en pensez-vous ?
Dr. Plattner : Pourquoi pas, si ca marche ! En effet, le chien n’ayant plus la possibilité de déchiqueter ses proies, il faut compenser. On peut donc nettoyer les dents de son chien, soit en les brossant manuellement, soit en lui donnant des choses à mâcher (Os en peau, cartilage d’oreille de porc ; ou encore en utilisant des enzymes spéciales, des algues ou de la chlorophylle pour masquer la mauvaises haleine). Demandez conseil à votre vétérinaire.
Conclusion :
Qui veut voyager loin ménage sa monture : Ce vieil adage peut s’appliquer dans beaucoup de domaines dont l’alimentation : être rigoureux en optant pour une nourriture de bonne qualité, que le chien supporte bien, ne pas la changer et ne donner aucun supplément en dehors de son repas. Pour les récompenses et le relationnel avoir toujours avec soi une croquette de l’aliment t utilisée et prodiguer des compliments verbaux ou des caresses fortement appréciés par votre chien.